Le colloque Probuche a rassemblé pour la 1ere fois en France les acteurs du bois énergie.
Près de 150 professionnels étaient présents pour assister aux échanges organisés par Fibois Centre.
En voici un bref récapitulatif :
L'équipe de Fibois a tout d'abord rappelé les chiffres clés du secteur :
» Nombre de foyers équipés d'un appariel de chauffage au bois : 29 000 000
» Nombre d’utilisateurs de bois bûche : 6 100 000 : 21% ( 7 millions selon l'Ademe)
» Volume moyen de bois consommé par an : 5,8 stères / foyer
» Volume total consommé par an : 35 millions de stères soit 22 Mm3
» Surface forestière – 31% du territoire soit 18 378 000 ha
» Accroissement naturel de la forêt: 88,7 millions de m3
» 24 000 emplois
» 64% des approvisionnements en bois sont certifiés PEFC
Les 2 points noirs du secteur :
- Le marché informel représente 82 % du marché du bois bûche
- ET selon l'Ademe s'appuyant sur l'étude Citepa 2022, 41 % des émissions nationales de PM2,5 sont issues du chauffage domestique au bois.
L'étude du CERIC a montré que l'utilisation d'un appareil performant couplé à un combustible de qualité permettait d'obtenir un rendement 2 fois plus élevé que le rendement obtenu avec un appareil ancien utilisant un combustible moyennement sec.
Quant aux émissions de PM, elles augmentent de +40% à +500% avec un combustible moyennement sec.
Le représentant de LIG'AIR qui surveille la qualité de l'air a confirmé ce point en rappelant qu'il fallait aussi regarder les autres types d'émissions (CO, Nox...) mais aussi les avantages (bas carbone).
Reste que les échanges se sont focalisés sur la nécessité de commercialiser du bois sec.
L'Ademe propose d'ailleurs aux professionnels d'utiliser des documents disponibles sur https://librairie.ademe.fr/energies-renouvelablesreseaux-et-stockage/5663-comment-se-chauffer-aubois-et-preserver-la-qualite-de-l-air-.html pour les remettre à leurs clients afin de les sensibiliser et les éduquer.
Différentes solutions de séchage ont été passées en revue avec le FCBA.
Mr Glad est aussi intervenu l'après midi pour parler de son expérience d'installation d'un séchoir avec un budget de 130 000€ et un Cout de revient final de 15€/st amortissement compris.
Le gros avantage qu'il en tire est :
- de proposer un produit de qualité homogène toute l'année, très apprécié par les clients (les anciens et cela en a fait venir de nouveaux),
- d'assurer un flux de marchandise rapide : le bois n'est plus stocké 1 an chez lui mais 2 mois (il y a 2 mois entre la date de réception et la date de livraison du produit chez le client).
Mais il a pris le temps de répercuter la hausse du coût.
L'ONF a dressé le profil des entreprises du bois Buche au travers de l'étude SOLUSEC.
Leur taille moyenne et leur engagement vis à vis du séchage sont un frein à la professionnalisation forcée.
JL Daude a pointé du doigt une autre difficulté à savoir la chute de l’offre en forêt.
Les tarifs des contrats d’approvisionnement ont beaucoup augmenté en 10 ans (De 7/8€ du m3 à 14€) tout comme les coûts d’exploitation (+30 à 40%) et de transport.
Olivier Silberberg a rappelé la nouvelle contrainte liée au décret de Mars 2022 qui oblige le distributeur de bois buches à un devoir d'information et de conseil auprès de ses clients et lorsque le taux d’humidité moyen sur masse brute du combustible est supérieur à 23%, il y a obligation d'informer le client sur la nécessité de stocker ce combustible sous un abri ventilé, en précisant la durée de stockage et les conséquences sur les émissions de polluants ou l’efficacité énergétique qu’aurait une combustion sans avoir atteint ce taux d’humidité moyen.
Un produit qui devient plus rare et plus cher, des entreprises de petite taille aux moyens limités, qui n'ont accès qu'à 20% du marché, à qui on demande d'investir pour stocker et sécher le bois, tout en conseillant plus fortement voire en contraignant leurs clients... voici ce qu'on demande aux professionnels du bois buches... Rien de moins !
Kata Beaud de France Bois Buches a du coup soulevé la question du financement (un participant évoquant aussi la possibilité de financer les stocks pour assurer 1 an de stockage dans l'optique d'un séchage naturel en extérieur).
Les fabricants d'appareils ont montré la voie : les performances de leurs appareils ont grandement évolué ces dernières années mais ce fut au prix d'un investissement massif de la part des pouvoirs publics avec des incitations couteuses (Crédits d'Impots, Ma Prime Rénov).
Les fonds Air Bois et le Chèque Energie suffiront ils en l'état ?
Le colloque s'est terminé sur une note positive avec les témoignages de Damien Mathon pour Poujoulat, des fabricants (Seguin et Flamme Verte) et des installateurs d'appareils (FIPC) qui sont eux aussi engagés dans une démarche qualité aux côtés des professionnels du bois buches et constatent l'attrait des particuliers pour le chauffage au bois bûches.
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