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29 janv. 2013

Retour sur le collogue du SEIBE




Alors que fusent les débats sur la transition énergétique dans toutes les régions de France, le débat sur le bois énergie aura t'il lieu ?

C'est en tout cas ce que cherche à faire le Syndicat des Entreprises Indépendantes du Bois Energie, le SEIBE, en tentant d'interpeller les décideurs politiques.

Au travers du colloque "L'énergie Bois au coeur de l'emploi dans la transition énergétique" qui vient d'avoir lieu, le SEIBE  les a approchés dans leur antre, à savoir l'Assemblée Nationale.


En tache de fond de ce colloque,  3 éléments stratégiques impactés par la filière bois énergie comme l'a souligné la 2e table ronde :
- l'emploi : avec près de  50 000 postes
- le climat puisque la foret absorbe 10% des émissions de gaz à effet de serre produit en France (19% au niveau mondial)
- et bien sur l'énergie (avec cette volonté de passer de 8 à 20% d'énergies renouvelables d'ici 2020 alors que le bois représente 40 à 50% des ENR consommées en France).

Mais revenons sur la 1ere table ronde animée par Fréderic Douard, qui a mis en lumière les malaises de cette filière tout autant que des pistes d'améliorations.


Mr Pasquier, Vice Président de la Fédération Nationale des entrepreneurs des Territoires, par ailleurs acteur économique dans le secteur des bois déchiquetés, insiste sur le besoin de financer les stocks. Il pointe aussi du doigt les avantages des agriculteurs, les problèmes d'accessibilité aux forêts, et l'opacité des approvisionnements des chaufferies bois.


Mr Daude, Président du Syndicat National du Bois de chauffage illustre son propos de 2 chiffres cinglants:
- le besoin annuel en bois énergie est de 48 millions de m3  en France
- seuls 8 millions passent par des professionnels
"40 millions m3 passent a la trappe soit 168 Millions € de TVA non collectées" calcule t'il.
Ce poids du travail au noir n'est pas supportable d'autant que les exploitants forestiers font face à d'autres difficultés :
- Si certains avantages des agriculteurs posent problème comme le signalait Mr Pasquier, les Entrepreneurs individuels profitent eux aussi de dispositions inégales par rapport à celles des sarl, eurl, sas,sa...
- L'ONF déborde de son activité de sylviculture et empiète sur les marchés privés tout en baissant le volume mis a la disposition des exploitants (-20%)
- Les charges augmentent (cout du transport qui représentent environ 30% du prix du bois énergie, taxes et pas seulement la tva...)
- et la crise n'arrange rien
A terme conclue t'il "ce sont les exploitants forestiers qui sont menacés et sans exploitants, il n'y aura plus d'exploitation de la foret".


Mr Beal, Maire de Usson en Forez, pointe la difficulté de mobiliser la ressource forestière du fait de l'éclatement des propriétaires forestiers. On compte en effet près de 3 millions de petits propriétaires.
Il invite l'Etat à créer un taxe foncière minimale de quelques euros par an afin que les propriétaires soient identifiés et qu'ils s'intéressent un peu à leur bien.
Il illustre son propos d'un exemple: Il offrait 500€ pour l'achat d'une petite parcelle forestière , le propriétaire du bien en question lui a alors repondu "que voulez vous que je fasse avec cette somme?".
Sa parcelle ne coutant rien, il n'a pas intérêt à s'y intéresser. Tanpis si elle ne rapporte rien et tanpis pour l'intérêt général, la parcelle va donc rester à l'abandon.

Dans l'assistance, une personne propose un plan de gestion des massifs pour dépasser les statuts : forêts privées, forets domaniales, forets communales...peu importe...il faudrait faire en sorte qu'un massif dans son ensemble, soit bien géré.

Autre solution évoquée, la relance des pseudo " chèques emplois forestiers " car l'accès a de la main d'oeuvre est aussi compliqué pour le propriétaire.


 Mr Grenet, Président du Syndicat des Entreprises Indépendantes de Bois Energie, enfonce le clou sur le problème structurel du travail illégal. "Il faut que plus de moyens soient mis en oeuvre dans cette lutte".
Semblant maitriser aussi bien les rouages de l'Etat que ceux de la filière, il fait aussi des propositions concrètes au nom du Syndicat :
- Créer un code NAF spécifique à cette industrie permettant la reconnaissance de la profession mais aussi un meilleur suivi
- Développer l'aide aux entreprises privées en rappelant que l'aide au bois énergie représente 4 millions € alors qu'un fond pour le nucléaire vient d'être créé avec 120 Millions €. Ces ordres de grandeurs sont ils acceptables que ce soit en terme d'emplois ou de développement durable ?
Rejoignant les propos de Mr Pasquier, il rappelle que le stockage pose problèmes (avec des contraintes que les agriculteurs ne connaissent pas)
- Inciter les collectivités à aider les PME, via un "small act business" rappelant au passage que le secteur manque de moyennes entreprises
- Maitriser l'ONF dont la concurrence est à nouveau pointée du doigt
- Contrôler les taxes sur le transport et la TVA.


Faute de temps nous n'avons pu assister à la 3e table ronde gérée par Brice Lefranc, délégué général de FrancilBois sur le thème "energie bois un maillon de la filère bois". Mais elle  a du être l'occasion de rappeler que le développement de l'une de ces filières ne pourra pas se faire sans l'autre.


Au final, le SEIBE a réussi  à lancer le débat sur la place publique, un débat constructif car riche de propositions, mettant en lumière "le besoin de gourvernance" et le besoin d'une "nouvelle intelligence collective" pour reprendre les termes de Mr Bregeon.
Le faire au sein de l'Assemblée Nationale, en présence de quelques députés (mais  si peu de journalistes) avait une valeur symbolique. Place à la mobilisation et aux actes!



Plus d'informations
http://www.colloque-seibe.org/

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